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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 19:35
SNCF: les cheminots ignorent l'appel de Hollande et reconduisent la grève.

A trois jours du Bac, le président Hollande est monté au créneau vendredi pour appeler les cheminots à "arrêter" leur grève, mais ceux-ci ont décidé de poursuivre le mouvement, malgré les engagements du gouvernement d'amender sur quelques points la réforme ferroviaire.

      

La grève a été reconduite "dans une large majorité pour 24h" par les agents de la SNCF réunis en assemblées générales, selon la CGT-Cheminots.

Le président François Hollande avait appelé dans la matinée à "arrêter" le conflit, mettant en garde contre des "conséquences dommageables" pour les épreuves du baccalauréat. Pour le Premier ministre Manuel Valls, il n'y a "aucune raison" que le mouvement continue.

Au troisième jour de grève, la SNCF a fait état d'un taux de participation de 17,49%, en baisse de 10 points par rapport au premier jour. La circulation ferroviaire était, selon le groupe, "sensiblement améliorée".

Samedi le trafic va rester aussi perturbé que vendredi, avec plus d'un train sur deux sur les grandes lignes: deux TGV Est sur trois, un sur deux sur l'axe Atlantique, quatre TGV Nord sur dix et un sur trois sur les relations province-province.

Sur les lignes Intercités et TER, 40% des trains doivent rouler. En Ile-de-France, le trafic sera globalement d'un train sur trois, avec un service normal seulement sur le RER A.

Seul un train sur trois devait circuler vers l'Italie et l'Espagne. Aucune perturbation n'est annoncée sur les Eurostar, Thalys et trains vers l'Allemagne.

Si la grève était reconduite jusqu'à lundi, les déplacements pourraient être compliqués pour une partie des 687.000 candidats au Bac (dont 329.000 passent lundi en métropole l'épreuve de philosophie).

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier et le président de la SNCF Guillaume Pepy ont présenté dans l'après-midi un dispositif devant permettre d'"assurer les transports pour les épreuves".

- "Grève des billets" -

L'Education nationale autorisera les candidats qui auraient une heure de retard à plancher une heure de plus. La grève, "ça rajoute de la fatigue et du stress", déplorait Cédric Öcel, un lycéen de 18 ans habitant à Aulnay-sous-Bois, qui passera le bac dans le Xe arrondissement de Paris.

De sa propre initiative, la ville de Montgeron (Essonne) a décidé de mettre en place des bus de substitution pour transporter les usagers jusqu'au métro de Créteil (Val-de-Marne).

La grève "touche des gens vulnérables, précaires (...) qui n'ont que le train pour aller bosser", a protesté vendredi l'Association des voyageurs usagers des chemins de fer, basée au Mans. Elle appelle à une "grève des billets" à compter de lundi.

Les espoirs d'une fin de conflit se sont amenuisés jeudi soir après l'appel de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail à "poursuivre et amplifier le mouvement". M. Cuvillier avait pourtant fait état d'"une avancée sensible", suite aux longues discussions menées avec les syndicats mercredi et jeudi.

La CGT et SUD-Rail ont jugé que "le projet de loi demeure fortement néfaste pour le service public SNCF et les cheminots". Ils réclament toujours un report de l'examen du texte à l'Assemblée.

Destiné à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence, le projet prévoit de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.

Mais pour la CGT et SUD-Rail, cette réforme ne règle pas le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997, qui resteront deux entités indépendantes.

Ils craignent que le financement futur du réseau soit fait "sur le dos des cheminots", par des gains de productivité et suppressions d'emploi.

L'Unsa, qui ne participe pas à la grève, a de son côté salué "de réelles avancées" et a levé vendredi le préavis de grève qu'elle avait déposé pour mardi.

Avec la CFDT, elle a signé un accord avec le gouvernement sur la base des propositions d'amendements faites par M. Cuvillier.

Celui-ci a de nouveau exclu vendredi tout report: "le débat aura lieu la semaine prochaine, quoi qu'il en soit" car "si nous ne faisons pas cette réforme, c'est l'ensemble du ferroviaire qui s'effondre".

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